Interview du fondateur de MAËLLYA    MAËLLYA
Interview du fondateur de MAËLLYA

Interview du fondateur Jean-Pierre Jouve

Interview chez Europe 1 - Raphaëlle Duchemin à Jean-Pierre Jouve, fondateur de MAËLLYA

30 janvier 2019

  

Raphaëlle Duchemin (RD) :

« Impossible de passer devant une pharmacie sans voir des huiles essentielles, elles sont partout ! C’est ce secteur qu’a investi la marque MAËLLYA. Quand on parle bien-être il y a un produit qui est de plus en plus utilisé : que ce soit par les ostéopathes, les kinés ou tout simplement dans les diffuseurs à la maison, ce sont les huiles essentielles.

Bonjour Jean-Pierre Jouve, merci d'être avec nous sur Europe 1. Vous êtes le président fondateur de CORPUS SANUM (« un corps sain », si l’on traduit le latin), le créateur aussi de la marque d'huiles essentielles MAËLLYA, qui a 4 ans. Racontez-moi pourquoi vous avez eu envie de vous lancer sur ce marché. »

 

Jean-Pierre Jouve (JPJ) :

« Sans rentrer dans mon passé familial où il y existait des habitudes, par ma grand-mère, de travailler ces produits pendant de longues années et mon passé professionnel dans la grande consommation sur des produits qui manquaient un peu de sens, j'avais envie de créer quelque chose qui donnait du sens à mon action. »

 

RD :

« Vous aviez envie de reprendre une entreprise, je crois ? »

 

JPJ :

« Oui, je m’étais intéressé au dossier Fralib il y a quelques années, en partenariat avec les personnes de la CGT qui voulaient conserver leur outil de production. Et puis finalement, nous n’avons pas réussi à reprendre la marque, qui n'a pas été vendue.

En regardant les marchés qui étaient en pleine croissance et sur lesquels il me semblait y avoir du sens, j’ai vu que le marché de l'aromathérapie était à l'époque de 180 millions d’euros, et n'était présent qu'en pharmacie : c'était surprenant, quand on sait que le marché de l’hygiène en France est de 6 milliards d’euros et qu'il est à parité entre la grande consommation et les pharmacies. Je me suis demandé pourquoi ce marché de l’aromathérapie n’était adressé que par les pharmaciens dans leurs officines.

 

RD :

« Donc ça c'était il y a 4 ans, un marché de 180 millions. Et aujourd’hui ? »

 

JPJ :

« C’est un marché qui pèse 240 millions. »

 

RD :

« En forte progression donc ! »

 

JPJ :

« Oui, la grande distribution aujourd’hui pèse 13%.

MAËLLYA a fait le choix de lancer une marque bio (uniquement bio : on ne fait pas autre chose), fabriquée en France, prête à l'emploi. Parce que les huiles essentielles peuvent être dangereuses. Le pharmacien apportait son conseil à l'utilisateur (mélanger avec un corps gras, etc.).  Quand vous faites du prêt à l'emploi, le mélange est dosé, pré-dosé en laboratoire et vous pouvez le vendre en libre-service. »

 

RD :

 « Oui, parce que vous créez vos propres formules, vos huiles sont bio et travaillées dans des laboratoires. »

 

JPJ :

« Absolument. Elles sont sous-traitées en laboratoire. Nous avons un parti pris sur la qualité : le bio. C'est un incontournable : on ne lance que des produits bio chez MAËLLYA. Pas besoin de revenir sur toutes les raisons qui font que le bio est plus sain : protocole, sans ogm, etc. C'est un point incontournable.

La deuxième chose, c'est que nous avons bâti des partenariats qualité avec des scientifiques : nous sommes sur le plateau de Saclay et en parallèle, en Midi-Pyrénées. Ce sont nos deux points régionaux d'attache.  

Sur le plateau de Saclay nous sommes partenaires du CNRS et de l'Université Paris Sud. Nous avons donc des scientifiques de haut niveau, des chercheurs qui travaillent avec nous. Nous avons également la FLMNE, la Faculté de Médecines Naturelles, qui fait référence sur l'aromathérapie et la naturopathie, du docteur Willem qui travaille également avec nous.

Ça c'est pour la partie scientifique : cela nous permet de grandir, de progresser et également de recruter (nous recrutons une pharmacienne post-doctorante qui vient de la faculté).

 

RD :

« Et vous êtes combien aujourd’hui ? »

 

JPJ :

« J’étais seul au départ, bien sûr. Aujourd'hui nous sommes sept, et au mois de juin on sera douze ! Vous voyez comme ça évolue vite, c’est une start-up !

 

RD :

Une question peut-être de notre coach Mathieu Davy ? »

 

Mathieu Davy (MD) :

« Oui ! On parle d’huiles essentielles à des fins thérapeutiques. Mais il faut faire attention avec les huiles essentielles et leur concentration. Elles peuvent provoquer des symptômes d'intoxication, vous l'avez dit, en cas de surdosage. La DGCCRF dit que les huiles essentielles sont très concentrées en éléments chimiques actifs et peuvent présenter certains dangers. L'Union Européenne classe certaines d'entre elles comme des substances dangereuses. Vous le dites sur votre site internet, vous mettez en garde sur la prise d’huiles essentielles et vous renvoyez même vers le médecin. Cela veut dire que vous considérez que cette médecine douce dite privée doit quand même se faire avec un relais médical puisqu’une surconsommation d'huiles essentielles peut être toxique. »

 

JPJ :

« Oui, surtout si elle est mal utilisée, mal employée, vous avez raison. C'est la raison pour laquelle on assiste à une croissance très forte du prêt à l'emploi, du pré-dosé en laboratoire, qui annihile un certain nombre de risques. En effet, ce n’est plus le consommateur lui-même qui fait ses mélanges chez lui, avec des risques avérés : aujourd'hui 60% du marché est réalisé par le prêt à l'emploi, dosé et pré-dosé en laboratoire, donc sans risque pour l'utilisateur.

Nous avons choisi le libre-service, et pas la pharmacie avec MAËLLYA.

 

RD :

« Vous êtes référencés dans combien de points de vente ? »

 

JPJ :

« Nous sommes allés en grande distribution, dans les rayons droguerie et parfumerie et hygiène, ainsi que dans les Car center : Norauto, Total, etc. Si vous cherchez une marque d’huiles essentielles chez Norauto ou Total, vous ne trouverez que MAËLLYA !

Nous sommes donc allés dans des circuits où le consommateur est tout seul et n'a pas de conseils d'un pharmacien.

 

RD :

« C’est pour ça que vous le faites en amont, pour pouvoir bien doser et éviter les problèmes pour le consommateur. »

 

JPJ :

« Je dirais juste que l’ancêtre de la médecine, cela reste les plantes. C’est à travers cela que les Romains ont créé la science qui s’appelle l’aromaterii qui était l’usage des plantes et des huiles essentielles, qui ont des signatures végétales très puissantes, très fortes. C’est la première thérapie qui a fonctionné, qui fonctionne toujours. Ensuite est arrivé l'air de l'antibiotique, et puis on est revenu à partir du 20e siècle à peu près, à faire un usage assez intensif des huiles essentielles.

 

RD :

« En tout cas il faut se méfier, il faut regarder, il faut vérifier. Il faut aussi faire confiance : vous parliez toute à l’heure des vertus des plantes, et c'est vrai qu'au départ la médecine ça a commencé comme ça, on l'a peut-être un petit peu oublié, non ? »

 

JPJ :

« On est revenu dessus, on y revient depuis le 20e siècle. Vous le disiez fort justement tout à l'heure, l’usage des huiles essentielles est quelque chose qui se développe. Y compris dans les hôpitaux, ici, en région parisienne je pourrais en citer quelques-uns de l'APHP. C'est aujourd'hui un certain nombre de médecins scientifiques qui recommandent et travaillent sur le sujet.

Ce qu'il faut simplement c'est être prudent dans l'utilisation des huiles, utiliser de préférence des produits bio, parce que c'est important et ça met une barrière de qualité, et bien évidemment éviter le charlatanisme. Parce que ça peut exister sur des produits de qualité secondaires qui pourraient provoquer l'effet inverse de ce que l'on recherche. »